L’élevage de ruminants français subit actuellement deux épizooties distinctes dues à deux nouveaux virus de la famille des Orbivirus transmises par des vecteurs (culicoïdes) : Une nouvelle souche de Fièvre Catarrhale Ovine (BTV 8 – France 2023) et la Maladie Hémorragique Epizootique (EHVD), sont apparues dans le quart sud-ouest de la France continentale durant l’été 2023 et se propagent progressivement, occasionnant des dommages aux animaux et des contraintes de commercialisation pour les éleveurs.

La carte ci-dessous propose un état des lieux des départements actuellement touchés par ces deux virus.

MHE au 30 mai 2024 

 

Maladie hémorragique épizootique (MHE) : point de situation sur une maladie émergente

Les premiers foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été déclarés en France en septembre 2023 dans des élevages de bovins du sud-ouest. Cette maladie infectieuse due à un virus est transmise exclusivement par des moucherons du genre Culicoïdes, les mêmes que ceux de la fièvre catarrhale ovine (FCO). La détection de foyers de MHE entraîne des mesures de lutte et de prévention spécifiques dans un rayon de 150 km autour des foyers. Cette zone réglementée est visualisable ci-dessous (carte). La liste des communes qui y sont intégrées est également téléchargeable.

À la date du 24 janvier 2024, 3 796 foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été recensés en France dans des élevages. Ces foyers concernent les 20 départements suivants : Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Gers, Landes, Ariège, Aude, Tarn, Lot-et-Garonne, Gironde, Tarn-et-Garonne, Dordogne, Corrèze, Vendée, Deux-Sèvres, Loire-Atlantique, Lot, Haute-Vienne, Morbihan et Pyrénées-Orientales.

Une étude est engagée dans des élevages infectés pour consolider les données de mortalité et de morbidité. Les soins mis en œuvre permettent dans la quasi-totalité des cas une guérison des animaux malades en quelques jours.

Cartographie de la zone réglementée au titre de la MHE à partir des foyers du sud-ouest (à la date du 30 mai 2024)

Les signes cliniques de la MHE sont très proches de ceux de la fièvre catarrhale ovine et se manifestent principalement chez les bovins et les cervidés. La maladie se traduit notamment par de la fièvre, des ulcérations du mufle, du jetage (nez qui coule) et des boiteries. Les moutons, les chèvres et les camélidés sont réceptifs au virus (c’est-à-dire qu’ils peuvent s’infecter), mais ne présentent pas de signes cliniques (c’est-à-dire qu’ils ne sont pas malades).

Comment la maladie est-elle arrivée en France ?

La maladie est présente en Amérique du Nord, en Australie, en Asie, en Afrique notamment dans le Maghreb et au Moyen orient. Elle est apparue la première fois en Europe continentale à la fin octobre 2022, probablement à la suite d’une dissémination de moucherons par le vent depuis la Tunisie. Depuis cette date, elle est également présente en Italie (Sardaigne et Sicile), en Espagne et au Portugal. La maladie est probablement arrivée dans le Sud-Ouest de la France depuis l’Espagne.

Que prévoit la règlementation vis-à-vis de cette maladie ?

Au titre de la réglementation européenne, la MHE est classée en catégories D et E : il y a donc des mesures aux échanges pour les mouvements d’animaux entre les Etats membres de l’Union européenne et une déclaration obligatoire des foyers par la France à la Commission Européenne. Les éleveurs doivent déclarer les suspicions et les cas à leur vétérinaire sanitaire. Jusqu’au 20 septembre 2023, la France était indemne de MHE, la détection du virus sur le territoire a ainsi conduit les autorités françaises à effectuer une notification immédiate auprès de l‘Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et des services de la Commission européenne.

Quelles conséquences en cas de détection d’un foyer ?

La détection de la MHE sur le territoire national entraine des restrictions aux mouvements avec une interdiction de mouvements d’animaux vers un autre Etat membre de l’Union Européenne, pour tous les élevages situés dans un rayon de 150 km autour d’un foyer. Certaines destinations vers les pays tiers font également l’objet de restrictions.

Existe-il un vaccin ?

Il n’existe pour le moment pas de vaccin disponible. Le traitement des animaux est symptomatique c’est-à-dire qu’il vise à les aider à supporter la maladie et guérir.

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FCO (26 sérotypes)

Etiologie

La Fièvre catarrhale ovine (FCO), autrement appelée Bluetongue ou maladie de la langue bleue en français, est une maladie virale dont la transmission est assurée par un Culicoïde (moucheron piqueur).

Agent pathogène

Le virus responsable de la FCO est dénommé « bluetongue virus » et appartient à la famille des Reoviridae (virus à ARN).

On dénombre 26 sérotypes viraux différents dans le monde, dont les sérotypes : BTV1, BTV4 et BTV8.

L’infection, ou la vaccination pour l’un des sérotypes ne protège pas nécessairement contre les autres.

Classification réglementaire de la maladie

La FCO est classée comme danger sanitaire de 1ère catégorie. Toute suspicion doit être déclarée auprès des services de l’Etat, qui pourront mettre en œuvre des mesures de lutte obligatoire.

Espèces affectées

La maladie est non transmissible à l’Homme, ni par contact avec un animal infecté, ni par la consommation de ses produits (viande ou lait).

Les espèces sensibles à la FCO sont les ruminants domestiques, principalement les ovins et les bovins, mais également les caprins et les camélidés ainsi que l’ensemble des ruminants sauvages. Chaque souche de virus a sa propre virulence, qui peut différer d’une espèce animale à l’autre.

Il n’y a pas de transmission par contact d’un animal à l’autre. C’est le déplacement des populations d’insectes porteurs qui assure la circulation du virus. La dernière vague de circulation du virus en Europe a montré que la diffusion est rapide et difficilement maîtrisable.

Phase de développement de la maladie

La FCO est une maladie non contagieuse. La transmission du virus est presque exclusivement assurée par la piqûre infectante des moucherons piqueurs de type Culicoïde, qui est donc le vecteur de la maladie.

Le vecteur

La capacité du Culicoïde a réaliser une diapose permet au vecteur de traverser les saisons.

Ces insectes vecteurs peuvent être déplacés par le vent sur plusieurs dizaines de kilomètres. Mais pour que la maladie se développe, il faut bien que l’insecte soit porteur du virus.

Cycle de développement du Culicoïde

Infection et excrétion

L’incubation asymptomatique est comprise entre 2 et 8 jours.

Chez les bovins, la virémie intervient majoritairement entre le 3ème jour et le 10ème jour après l’infection, mais le virus persiste jusqu’à 100 jours dans le sang. Les ovins sont porteurs durant 60 jours. Le virus a pu être retrouvé dans le sperme.

En aucun cas le virus n’est excrété dans la salive ou le jetage. Il n’est donc pas présent en milieu extérieur.

Expression de la maladie – Symptômes

Les animaux infectés ne sont pas tous malades, et les malades n’expriment pas forcément tous les signes.

Pour ce qui est du sérotype 8 qui circule en 2023 :

OVINS

BOVINS

 

– Œdème de la face/mufle/inter-mandibulaire

– Conjonctivite/Larmoiement/Jetage nasal

– Erosions/ulcères/croûtes sur le mufle

– Œdème /cyanose de la langue

– Hyper-salivation

– Œdème et/ou congestion des bourrelets coronaires associés à une boiterie

– Raideur des membres

– Erosions/ulcères/croûtes/pétéchies au niveau de la mamelle

– Perte de laine

– Conjonctive /Larmoiement/Yeux exorbités

– Œdème péri-oculaire /Jetage nasal

– Erosions/ulcères/croûtes sur le mufle

– Congestion ou pétéchies sur le mufle

– Congestion des lèvres/de la muqueuse buccale

– Œdème et/ou congestion des bourrelets coronaires associés à une boiterie

– Œdème pâturons, boulet, canon, carpe/jarret

– Erosions/ulcères/croûtes/pétéchies au niveau de la mamelle

Diagnostic – dépistage

Il ne faut pas confondre activité vectorielle et circulation virale. Seule une analyse PCR confirme un diagnostic.

Epidémiologie

 

La circulation de la FCO est permise en présence des « 3 V » : le virus, le vecteur insecte et une victime. Les mouvements d’animaux porteurs permettent la contamination du vecteur. Ce vecteur se déplace au gré du vent ou des transports. Ces éléments participent à la diffusion rapide de la FCO.

Dispositif de lutte

Il n’existe pas de traitement. Les principales mesures sont :

  • Limiter le contact animal-vecteur : désinsectisation des animaux, du matériel et des bâtiments. La désinsectisation n’a qu’un effet limité dans les conditions de terrain.
  • Limiter les mouvements des animaux : isolement des animaux malades et restriction des mouvements d’animaux (selon des zones géographiques réglementées).
  • La vaccination des animaux, sachant que le vaccin est spécifique à un sérotype.

Les mesures de luttes sont définies par les services de l’Etat. 

La vaccination est facultative. Elle doit être réalisée par le vétérinaire sanitaire pour bénéficier d’une certification nécessaire aux mouvements vers des pays indemnes de ce sérotype.

Si ce sont deux vaccins différents, La vaccination peut être réalisée le même jour. Privilégiez une vaccination de chaque côté de l’encolure.

 

Situation

Impact économique

Les pertes cliniques sont variables d’une exploitation à l’autre. L’impact économique est lié à la fois aux pertes cliniques et aux pertes économiques liées au blocage des animaux.

La FCO est une contrainte pour le commerce international.

Situation en France

Le 11 septembre 2015, le Ministère de l’Agriculture a annoncé un premier foyer à sérotype 8 dans une exploitation bovine/ovine de l’Allier. Depuis novembre 2017, le virus peut circuler sur l’ensemble du territoire métropolitain.

Le 6 novembre 2017, un foyer à sérotype 4 a été confirmé dans une exploitation de Haute-Savoie. Des mesures de protection ont aussitôt été aussitôt mises en place mais les résultats de la surveillance ont rapidement démontré que la stratégie initiale d’éradication était illusoire et trop couteuse par rapport aux bénéfices escomptés. L’arrêté ministériel du 28 décembre 2017 a classé le sérotype 4 comme un virus « enzootique » (et non plus comme exotique). Son éradication sur le territoire n’est plus recherchée.

Plusieurs cas cliniques de Fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 (FCO-8) sont apparus chez des bovins et des ovins depuis début aout 2023 dans le sud du Massif Central. Initialement localisée à quelques communes, la maladie se propage rapidement en quelques semaines. L’évolution de la situation épidémiologique est tenue à jour.

Conditions de mouvement

Dans la France continentale, les mouvements d’animaux sont libres.

De manière générale, les animaux sont éligibles aux échanges et aux exports s’ils sont valablement vaccinés contre les sérotypes 4 et 8 au moins 60 jours avant leur départ.

La LSA (entrée en vigueur le 21/04/2021) remet en cause les accords bilatéraux signés avec certains pays européens depuis plusieurs années, qui ont dû être adaptés. Les actualités régionales apportent des compléments.

Pour un mouvement vers un autre pays ou concernant les produits de reproduction (embryon, semence fraîche), se renseigner auprès de sa DDcsPP.

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 Tuberculose 

La tuberculose bovine est une maladie infectieuse transmissible à l’homme (zoonose) causée principalement par la bactérie Mycobacterium bovis (M. bovis). Cette bactérie peut infecter de nombreuses espèces domestiques et sauvages, particulièrement les bovins et les cervidés, mais aussi les camélidés, les sangliers, blaireaux ou renards.  Pour les concours, il est réclamé par la DDPP une tuberculination bovine cutanée mais pour nos petits camélidés la tuberculination n’est absolument pas fiable à cause de leur métabolisme particulier ! Ce test peut sortir positif sur des animaux sains.

BRUCELLOSE

La brucellose est une maladie contagieuse des animaux d’élevage due aux bactéries du genre Brucella, qui touche les bovins, les porcs, les ovins et les caprins, les équidés, les camélidés et les chiens. Elle peut également atteindre d’autres ruminants.  ! La DDPP réclame un test de la BRUCELLOSE pour les concours : Le test se fait par prise de sang comme le test de la tuberculose, il n’est absoluement pas fiable et peut sortir en faux positif toujours à cause de leur métabolisme particulier. La brucellose est aussi une maladie importante des animaux sauvages qui peuvent roder autour de vos parcs

BVD

La BVD (Diarrhée Virale Bovine), est une maladie transmise par un pestivirus (virus dont la manifestation de la maladie dépend du statut immunitaire de l’animal, de son âge et de la souche du virus en cause). Ce virus est très contagieux, cependant il est peu résistant au milieu extérieur (environ 3 jours). La principale voie de contamination est l’introduction d’un animal infecté. Le contact avec le voisinage, les contacts « nez à nez » par-dessus la clôture permettent la transmission de la maladie. Le matériel en commun, comme une bétaillère, un enclos peuvent-être une source de contamination. Le test BVD se fait sur prise de sang, avec cette technique fiable et rapide, les  laboratoires ont depuis plusieurs années mis au point des tests PCR permettant le diagnostic de maladies infectieuses.

*Les animaux qui participent à des concours sont beaucoup plus surveillés par la DDPP !